Pentoxifylline vs. Aspirine : Une Question de Mécanismes - Featured image for article about steroid education
24 août 20255 min

Pentoxifylline vs. Aspirine : Une Question de Mécanismes

FitKolik

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Publié le 24 août 2025

En ce qui concerne le traitement des problèmes de circulation sanguine, notamment ceux liés à la maladie artérielle périphérique (MAP), le choix du médicament ne repose pas sur la question de savoir quel médicament est universellement « meilleur », mais plutôt sur celui qui est le plus efficace pour un problème spécifique. La pentoxifylline se distingue des traitements comme l'aspirine et les prostaglandines en raison de son mécanisme d'action unique, ce qui en fait un choix supérieur pour certains aspects de la maladie.

 

La principale différence réside dans la manière dont chaque médicament améliore le flux sanguin :

 

Aspirine agit sur les plaquettes pour prévenir la coagulation.

Pentoxifylline agit sur le sang lui-même, en améliorant ses propriétés d'écoulement.

 

Avantage unique de la pentoxifylline

La pentoxifylline est un dérivé xanthique souvent utilisé pour traiter la claudication intermittente, un symptôme courant de la MAP caractérisé par des douleurs aux jambes pendant l'exercice. C'est un agent hémorhéologique, ce qui signifie qu'il améliore la façon dont le sang circule. La pentoxifylline agit de deux manières principales :

 

Augmente la flexibilité des globules rouges : Elle rend les globules rouges plus souples et capables de passer à travers des artères étroites et rétrécies. Dans le cas de la MAP, les globules rouges peuvent devenir rigides, ce qui rend plus difficile leur navigation dans les vaisseaux déjà rétrécis.

Réduit la viscosité sanguine : Elle fluidifie le sang, le rendant moins « collant » et plus facile à faire circuler. Ceci est particulièrement utile lorsqu'il est combiné à l'amélioration de la flexibilité des globules rouges.

 

En agissant sur les propriétés intrinsèques du sang, la pentoxifylline améliore la microcirculation et l'apport d'oxygène aux muscles des jambes, ce qui peut réduire la douleur et augmenter la distance de marche chez les patients atteints de MAP.

 

Pourquoi la pentoxifylline peut être un meilleur choix que l'aspirine

L'aspirine est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) et, plus important dans ce contexte, un agent antiplaquettaire. Son rôle principal est d'empêcher les plaquettes de s'agglutiner pour former des caillots sanguins. Elle le fait en inhibant l'enzyme cyclooxygénase (COX), responsable de la production de divers prostanoïdes, notamment les prostaglandines. Une de ces prostaglandines, la thromboxane A2, est un puissant promoteur de l'agrégation plaquettaire. En diminuant la production de ces agents de coagulation, l'aspirine réduit le risque de formation de caillots qui pourraient entraîner une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.

 

Ce mécanisme explique pourquoi l'aspirine est si cruciale pour la réduction des risques cardiovasculaires. Cependant, elle ne traite pas directement les symptômes sous-jacents de la claudication intermittente. Elle ne rend pas les globules rouges plus flexibles et ne réduit pas la viscosité sanguine. Par conséquent, pour un patient dont la principale plainte est une douleur à la jambe qui limite la marche, la pentoxifylline cible directement la cause du symptôme, offrant un avantage que l'aspirine n'offre pas.

 

Dans de nombreux cas, un patient atteint de MAP peut se voir prescrire à la fois de l'aspirine (pour la réduction des risques cardiovasculaires) et de la pentoxifylline (pour le soulagement symptomatique), car elles servent à deux objectifs complètement différents en raison de leurs mécanismes distincts.

 

Le rôle des prostaglandines dans le développement musculaire et la performance

Si certaines prostaglandines (comme la thromboxane A2) sont associées à la coagulation et à l'inflammation, d'autres jouent un rôle vital et bénéfique dans la physiologie musculaire. L'organisme produit différents types de prostaglandines en réponse à divers stimuli, et certaines d'entre elles sont cruciales pour la réparation et la croissance musculaires.

 

Pour les athlètes, en particulier ceux qui pratiquent l'entraînement en résistance, le stress mécanique sur les fibres musculaires est un signal clé pour que l'organisme initie le processus de réparation et de croissance. Ce stress entraîne la libération de prostaglandines spécifiques, telles que la prostaglandine F2α (PGF2α). Cette prostaglandine particulière est une puissante molécule de signalisation qui :

 

Favorise la synthèse des protéines musculaires : La PGF2α contribue à activer le mécanisme cellulaire responsable de la construction de nouveaux tissus musculaires. Elle joue un rôle dans l'activation des voies clés impliquées dans la synthèse des protéines, conduisant à l'hypertrophie musculaire.

Active les cellules satellites : La PGF2α est essentielle à l'activation et à la prolifération des cellules satellites. Il s'agit d'un type de cellule souche qui réside à l'extérieur des fibres musculaires. Lorsque le muscle est endommagé, les cellules satellites sont activées et fusionnent avec la fibre musculaire existante, contribuant à leurs noyaux et aidant à réparer et à construire de nouveaux tissus musculaires.

 

C'est là que le conflit potentiel avec l'aspirine apparaît. Si l'aspirine est excellente pour prévenir les caillots sanguins dangereux, son mécanisme d'action – l'inhibition de la production de prostaglandines – peut également interférer avec les prostaglandines bénéfiques qui sont essentielles à la croissance et à la réparation musculaires. Pour cette raison, certains athlètes et culturistes choisissent d'éviter ou de limiter l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l'aspirine après un entraînement intensif, préférant laisser les processus inflammatoires et de signalisation naturels se produire pour maximiser leurs gains.

 

L'utilisation d'un analgésique comme l'acétaminophène (Tylenol), qui n'a pas les mêmes effets anti-prostaglandines puissants que l'aspirine, est souvent préférée par les athlètes qui ont besoin d'un soulagement de la douleur sans pour autant entraver la croissance musculaire.