Le Meldonium, également connu sous le nom de marque Mildronate, est un composé pharmaceutique qui est devenu de manière inattendue un élément central de l'actualité sportive mondiale. Bien que son utilisation médicale principale soit le traitement des maladies cardiaques, telles que l'angine de poitrine, l'infarctus du myocarde et l'insuffisance cardiaque, en raison de sa fonction d'inhibiteur de l'oxydation des acides gras, son potentiel d'amélioration des performances a conduit à son interdiction pure et simple dans les compétitions sportives.
La science derrière l'interdiction
Le Meldonium agit en modifiant les voies métaboliques de l'organisme. Plus précisément, il inhibe l'enzyme gamma-butyrobetaine hydroxylase, ce qui réduit la synthèse de carnitine. La carnitine est un nutriment essentiel pour le transport des acides gras à longue chaîne dans les mitochondries, où ils sont décomposés pour produire de l'énergie.
En limitant la carnitine, l'organisme est contraint de passer de l'oxydation des acides gras au métabolisme du glucose (glucides) comme source d'énergie. Ce changement est particulièrement bénéfique dans des conditions de stress physique ou de faible oxygène (ischémie), car le métabolisme du glucose nécessite moins d'oxygène pour produire la même quantité d'ATP (énergie cellulaire).
Comment cela concerne les athlètes
Pour les athlètes de haut niveau, le changement métabolique induit par le Meldonium offre plusieurs avantages perçus :
-
Endurance accrue : En rendant la production d'énergie plus efficace en situation de stress, les athlètes peuvent ressentir une augmentation de l'endurance et de la résistance à la fatigue, en particulier dans les sports de haute intensité et d'endurance.
-
Amélioration de la récupération : On pense que le médicament aide à protéger les cellules contre les dommages causés par un exercice intense et à accélérer le processus de récupération après des séances d'entraînement intenses.
-
Protection contre l'ischémie : Dans les sports exigeant des performances maximales, la capacité d'améliorer l'apport d'oxygène aux tissus, en particulier au muscle cardiaque, peut être un avantage significatif.
La combinaison de ces effets a conduit à son utilisation répandue, bien qu'officieuse, dans certaines communautés sportives, en particulier en Europe de l'Est, bien avant qu'il ne soit classé comme substance interdite.
La décision d'interdire
En septembre 2015, l'Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé sa décision d'ajouter le Meldonium à sa liste des interdictions, à compter du 1er janvier 2016. La décision de l'AMA était basée sur des preuves montrant :
-
Son potentiel d'amélioration des performances.
-
Son utilisation par les athlètes était pour des raisons autres que des besoins cliniques.
-
La structure de la molécule (chimiquement : C6,H14,N2,O2) était similaire à d'autres substances interdites.
L'inclusion du Meldonium dans la catégorie des Modulateurs hormonaux et métaboliques a provoqué une onde de choc dans le monde du sport, entraînant un certain nombre de suspensions très médiatisées, notamment celle de la star du tennis Maria Sharapova, qui a été testée positive à la drogue peu après l'entrée en vigueur de l'interdiction.
La controverse entourant le Meldonium met en évidence le jeu incessant du chat et de la souris entre les autorités antidopage et ceux qui recherchent un avantage concurrentiel, soulignant l'engagement de l'AMA à assurer des règles du jeu équitables dans tous les sports mondiaux.

