Bien que l'exercice régulier soit une pierre angulaire de la santé cardiovasculaire, certains athlètes et personnes physiquement actives ont besoin de médicaments pour gérer un taux élevé de cholestérol lipoprotéique de basse densité (LDL-C), souvent appelé « mauvais cholestérol ». Ces médicaments, tels que les statines et la nouvelle classe d'inhibiteurs de l'ATP Citrate Lyase (ACLY) comme l'acide bempédoïque (NEXLETOL®), sont très efficaces, mais leurs mécanismes comportent un ensemble unique de risques qui peuvent être particulièrement pertinents – et potentiellement invalidants – pour les athlètes.
La double menace pour les tissus athlétiques
Deux effets secondaires clés de certains médicaments hypolipémiants posent des défis importants aux athlètes : douleur/lésion musculaire et lésion tendineuse.
1. Troubles musculaires (myalgies et spasmes)
La voie ciblée par ces médicaments, la voie de la synthèse du cholestérol, n'est pas exclusive à la production de cholestérol. L'inhibition enzymatique peut indirectement affecter d'autres processus biologiques vitaux, entraînant des effets indésirables sur le tissu musculaire squelettique.
-
Les statines sont bien connues pour potentiellement causer des troubles musculaires (myalgies), qui peuvent aller de légères douleurs à des douleurs intenses. Pour un athlète, il peut être difficile de faire la distinction entre les douleurs typiques après l'exercice et les myalgies induites par les médicaments, mais ces dernières peuvent compromettre l'intensité de l'entraînement et la récupération.
-
L'utilisation de l'acide bempédoïque a également été associée à des effets secondaires tels que des spasmes musculaires et des douleurs musculaires générales. Dans un environnement compétitif où la performance de pointe dépend de la constance de l'entraînement et de la résilience musculaire, tout médicament qui compromet l'intégrité musculaire est une préoccupation importante.
2. Le risque critique de rupture tendineuse
Le risque le plus alarmant, en particulier pour les athlètes dont la carrière repose sur des tendons puissants et intacts (comme le tendon d'Achille ou la coiffe des rotateurs), est peut-être le potentiel de tendinopathie et, dans de rares cas, de rupture spontanée du tendon.
L'acide bempédoïque comporte un avertissement concernant un risque accru de rupture ou de lésion tendineuse. Les tendons – les cordons fibreux et résistants reliant le muscle à l'os – sont essentiels pour tous les mouvements puissants dans le sport, du saut au basket-ball au sprint sur piste.
-
Le contexte athlétique : Les athlètes exercent intrinsèquement une contrainte extrême et répétitive sur leurs tendons. L'introduction d'un médicament qui peut compromettre la résistance à la traction de ces tissus augmente considérablement le profil de risque. Une rupture spontanée – survenant sans impact traumatique majeur – peut mettre fin à une carrière.
-
Zones clés : Les ruptures signalées impliquent souvent des zones de forte contrainte comme le tendon d'Achille (essentiel pour la course et le saut) et la coiffe des rotateurs (essentielle pour les sports de lancer et les sports au-dessus de la tête).
Hyperuricémie et goutte : un tueur indirect de performance
Un autre effet secondaire notable de l'acide bempédoïque est une élévation des taux d'acide urique dans le sang, une condition connue sous le nom d'hyperuricémie.
-
Risque de goutte : Un taux élevé d'acide urique peut précipiter la goutte, une forme d'arthrite inflammatoire caractérisée par des crises soudaines et sévères de douleur, de rougeur et de gonflement, souvent dans l'articulation du gros orteil.
-
Impact sur les athlètes : Une poussée de goutte peut immobiliser un athlète, entraînant une pause forcée de l'entraînement et de la compétition. Pour un professionnel ou un amateur très dévoué, cette interruption imprévue peut gravement faire dérailler les objectifs de la saison et la préparation à une condition physique optimale.
La prescription pour ceux qui sont axés sur la performance
Pour un athlète nécessitant un traitement hypolipémiant, une consultation médicale spécialisée est non négociable. Les avantages de la réduction du risque cardiovasculaire doivent être soigneusement mis en balance avec les risques immédiats et tangibles pour la performance athlétique et la longévité de la carrière.
-
Évaluation des risques : Un spécialiste de la santé doit dépister tout antécédent de troubles tendineux ou de ruptures antérieures avant de prescrire des médicaments comme l'acide bempédoïque.
-
Éducation du patient : Les athlètes doivent être vigilants et informés des signes avant-coureurs. S'ils ressentent des douleurs articulaires, un gonflement soudain ou un « claquement » dans un tendon, ils doivent immédiatement cesser l'exercice et consulter un médecin de toute urgence.
-
Stratégies alternatives : Compte tenu du potentiel de problèmes musculaires et tendineux, l'équipe médicale peut explorer d'autres stratégies de réduction du LDL-C ou sélectionner soigneusement le médicament et la posologie afin de minimiser les effets musculo-squelettiques indésirables tout en maintenant les avantages cardiovasculaires.
La recherche d'une santé optimale ne doit jamais complètement mettre de côté la recherche de la performance, mais dans le cas de certains médicaments hypolipémiants puissants, une approche prudente et éclairée est essentielle pour protéger l'atout le plus précieux de l'athlète : son corps.

